Études scientifiques sur la faune sauvage
Ecolièvre
Avec l’appui du fonds biodiversité, une étude de 3 ans a été menée sur le Lièvre d’Europe. L’objectif était de mieux connaître la dynamique de population du Lièvre et de mieux comprendre les facteurs ayant une influence sur cette espèce sur 3 territoires pilotes (1 dans l’Indre-et-Loire, 1 à cheval sur le Cher et l’Indre et le troisième sur les départements d’Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher et du Loiret).
Plusieurs actions ont été menées :
- Amélioration des connaissances sur cette espèce avec estimation des niveaux de population et leur évolution (Échantillonnage par point et Indice kilométrique d’Abondance), et évaluation du succès de la reproduction (pesée des cristallins et fécondité des femelles par analyse des utérus d’animaux prélevés à la chasse).
- Caractérisation de l’utilisation de l’habitat par les jeunes lièvres et identification des causes de mortalité des levrauts au printemps et en été en équipant des animaux de GPS.
Quelques chiffres clés :
- Sur les 1767 cristallins collectés de 2020 à 2022, le pourcentage de jeunes était inférieur à 50% ce qui démontre une reproduction médiocre.
- Le pourcentage de hases participant à la reproduction apparaît particulièrement faible sur les 34 femelles étudiées par rapport aux données habituelles qui oscillent généralement entre 80 et 90%.
- Sur les 47 animaux équipés ayant conservé leur balise plus de 24h, la fin d’émission des balises est en majorité due à la mort des animaux pour plus des trois quarts. Le dernier quart concerne soit la perte de la balise par le levraut soit un défaut de fonctionnement de la balise qui n’émettait plus.
Causes de mortalité : la prédation apparait comme la principale cause de mortalité pour 85 % des 36 individus concernés (71% des cas de prédations seraient dus à des mammifères, surtout le Renard roux pour les deux tiers, contre 16 % par des rapaces), 3% ont été tués par le machinisme agricole, 1 seul levraut était atteint de la maladie hémorragique liée au virus RHDV2. A noter qu’en l’absence de cause de mortalité clairement identifiée, les individus concernés ont été systématiquement classés dans la catégorie « indéterminée ».
Enfin concernant les localisations précises des levrauts et leur occupation du territoire, ils prospectent leur territoire petit à petit, tout en prenant confiance de par leur aventure jour après jour. Ces données, associées aux informations d’assolement et de localisations des éléments naturels présents sur les sites suivis, nécessitent des analyses plus approfondies et statistiques en partenariat avec une université par exemple.
IBIG CERF
L’objectif de ce projet de recherche appliquée, piloté par la FRCCVL, est de mettre en évidence les échanges génétiques entre différentes populations de Cerf élaphe de la région Centre-Val de Loire, et d’identifier si les aménagements effectués (autoroute, clôtures, constructions à proximité des forêts), constituaient un frein à ce brassage génétique.
L’étude s’est ainsi intéressée à plusieurs échelles spatiales.
Elle permet d’abord, de retracer l’origine des populations de cerfs en France en étudiant la proximité génétique avec les populations d’Europe. Il semblerait qu’un continuum génétique existe entre les populations françaises de cerfs (gradient nord-centre de proximité génétique entre les populations françaises et les populations d’Ecosse et d’Europe de l’Est).
secteurs éco-paysagers définis par le Schéma de Cohérence Ecologique de la région Centre. L’étude permet également de caractériser l’origine des populations présentes dans les parcs de la région. Les échantillons anciens et nouveaux du Domaine National de Chambord montrent que les apports de cerfs étrangers n’ont pas significativement modifié les caractéristiques génétiques de la population.
Le regroupement des individus (méthode de clustering) permet d’identifier les flux de gènes. Il montre que les activités humaines ont fragmenté le territoire et ont créé de nouvelles barrières de dispersion. Le réseau autoroutier, le réseau hydrographique, et les zones représentent des barrières potentielles au flux de gènes. Hormis l’A71 où les passages de faune semblent suffisants, les autres autoroutes sont moins perméables à la dispersion des cerfs. L’impact des autoroutes est plus marqué chez les femelles que chez les mâles.
Plusieurs partenaires techniques et financiers ont été associés à ce projet :
Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, Société de Vénerie, FRCCVL, FDC Indre. Les compétences de plusieurs scientifiques ont été mobilisées pendant plus d’un a ; ainsi Marc COLYN, (CNRS Paimpont), Xavier LEGENDRE (MNHN), Marie-Christine FLAMAND et Jérôme PRUNIER (Université Catholique de Louvain la Neuve) ont permis de mener à bien toutes les analyses nécessaires à l’étude.